Quelle démarche pour poursuivre ensemble notre action ? - note du 12 mars 2012 par G. Casamatta

Je fais suite à la réunion des Conseils d'Administration du 7 mars. Cette réunion était nécessaire et urgente. Elle a été exigeante, utile et constructive. C'est donc le début d'un processus qu'il faut généraliser, systématiser, avec un calendrier précis.

1) La poursuite du processus de dialogue et de concertation sur les orientations et actions est donc plus que jamais nécessaire entre le PRES et l’ensemble de ses composantes

C’est le premier enseignement de la réunion entre l'Université de Toulouse et les CA des établissements ; nous poursuivons ce processus avec les différentes instances de nos établissements (CS, CEVU, directeurs de laboratoire, Comités Techniques). Nous ferons un point d’étape à l’issue de cette phase de dialogue, qui répétons-le est indispensable pour améliorer l’efficacité et la légitimité de ce projet : ce dialogue permet d’une part, d’exposer les orientations et les décisions que nous prenons et d’autre part, d’avoir votre avis et vos réactions pour ajuster notre projet car il est loin d’être figé.
Le deuxième enseignement concerne les demandes ou propositions exprimées. A titre d’exemple, nous allons (enfin) mettre en place un collège de représentation étudiante ; de plus, émerge la nécessité d’un conseil du dialogue social qui accompagne le processus de changement en cours.

2) De l’installation du PRES au projet d’Université de Toulouse : une aventure collective innovante

Notre aventure collective a déjà quatre résultats, ils sont parfois méconnus :

2.1) L’installation du PRES

comme opportunité de mutualisation de nos moyens et de nos ressources, mais surtout comme compétence collective capable de tisser des liens et des partenariats au nom de l’université de Toulouse. Nous avançons tous ensemble et de manière cohérente avec les collectivités et le monde de l’entreprise, preuve de notre capacité de structuration du milieu.
Exemples, le plan Campus, l'action vie étudiante, le CIUT et les systèmes numériques, la convention Eco-Campus PRES-CDC-CUGT, l'accompagnement de la communauté urbaine dans le projet "Ville de demain", le contrat pluriannuel PRES-Conseil Régional, la coopération PRES-Région pour l'élaboration du SRESR, dont une retombée est la mise en route des comités de site, du conseil des sites et du réseau des sites, l'installation d'un groupe de travail PRES-IUT, l'action des départements du PRES, programme Écrin, innovation pédagogique, collège doctoral, BQR de site, relations internationales, valorisation...

2.2) La réussite globale du site en matière d'Investissements d'Avenir est patente.

Les projets acceptés devraient nous donner une certaine fierté : ils constituent une belle opportunité pour de nouvelles coopérations. Même si d’autres projets n’ont pas été sélectionnés, citons pour mémoire ceux qui ont été labellisés : 16 LABEX, 11 EQUIPEX, IRT, TWB, SYNTHACS, SATT, 8 Instituts Carnot, 4 infrastructures espaces, 6 infrastructures nationales en biologie et santé, la Maison des Sciences. On attend les résultats des IDEFI, 4 projets sont présélectionnés. Et enfin l'IDEX "UNITI".

2.3) Une capacité de dialogue et d’apprentissage est acquise

Depuis le début du Grand Emprunt, nous avons développé une capacité de dialogue entre nos disciplines, nos métiers et nos établissements pour faire émerger ces projets : cette dynamique de construction collective de nos projets est inédite et durable. Elle doit être poursuivie, amplifiée et améliorée.
Rappelons l’ampleur des réunions de travail au travers des groupes mis en place : autour de 1000 personnes ont pu exprimer leur point de vue ou travailler sur un ou l'autre des projets. De plus, nous avons acquis une capacité d’apprentissage qui nous a permis d’adapter notre fonctionnement au résultat, de tenir compte des points de vue exprimés : grâce à cette capacité, nous avons pu nous remettre au travail rapidement et définir les orientations et un mode de travail adaptés, ce qui était nécessaire après l’échec de la 1° version de notre projet IDEX

3) Du projet d’Université de Toulouse (phase 1) à sa mise en œuvre (phase 2)

Aujourd’hui nous avons un projet d’IDEX qui vient d’être reconnu et une porte ouverte pour réaliser ce projet (2012 2016) , à condition toutefois que nous prenions la clé de cette porte en signant la convention.
Nous arrivons au terme de la première phase d’élaboration d’un projet qui comprend d’une part, une orientation vers l’Université de Toulouse, qui ne sera pas une fusion, mais une construction collective unifiée et intégrée d’entités dont la spécificité et la compétence sont reconnues. D’autre part, le projet comprend une architecture d’un système d’enseignement et de recherche fondé sur la coopération et les synergies avec le milieu des entreprises et des collectivités, de façon à répondre aux attentes des étudiants ; une fois encore, rappelons que ce système est loin d’être figé.
Certes, il y a des points durs dans les orientations prises, mais aussi des actions engagées. Mais comme nous l’avons dit lors de la réunion des Conseils d'Administration, les choix et les décisions sont FLEXIBLES et REVERSIBLES. D’une part, les décisions sont flexibles car il reste des marges de manœuvre : l’architecture du bâtiment est esquissée, mais cela ne préjuge en rien de l’aménagement intérieur. D’autre part, les décisions sont réversibles, car à tout moment on peut arrêter le processus de coopération, notamment lors des  consultations institutionnelles.
On pourrait donc conclure qu’il n'y a aucun risque à signer la convention. C’est ce que nous vérifions au plan des sanctions que pourrait entrainer un arrêt unilatéral de cette coopération. Par ailleurs une close explicitant la possibilité d’interrompre le processus devra être discutée et introduite dans la convention.

4) Les raisons d’un engagement contractuel

Pour le PRES, il est difficile de s’arrêter au milieu du gué : ce serait se priver de transformer l’essai. Nous considérons que retarder la signature de la convention, ce serait prendre 4 risques :

  • Un risque d’exclusion : se couper du processus qui est flexible et réversible, signifie s’exclure de fait de la démarche engagée et en définitive l’arrêter.
  • Un risque de marginalisation : comme cela a été rappelé, tous les sites sont troublés par cette convention précoce, mais ne pas la signer dans le délai imparti n’aurait de sens que si on le faisait tous. Instruit par l’expérience antérieure, on a toujours conclu qu’il fallait s’engager car les dommages seraient terribles pour notre communauté et pour notre projet.
  • Un risque d’interruption : en pratique, nous savons que les actions issues des labellisations antérieures (LABEX, EQUIPEX, IDEFI...)    doivent démarrer ; ne pas signer la convention serait remettre en cause un démarrage attendu et un refus de se mettre en route.
  • Un risque de décrédibilisation de nos équipes, de nos projets et de notre gouvernance au plan national et international : ce serait l’expression d’une faiblesse dans notre capacité de résolution de problèmes et le témoignage d’une gouvernance peu robuste.

Bien entendu, ces risques doivent être approfondis et surtout évalués du point de vue juridique : notre décision dépend de l’analyse juridique que l’on est en train de faire. Nous travaillerons ces points avant de prendre une décision finale.

Conclusion

Nous voilà donc à la fin d’une phase. Et il faut considérer la convention à signer comme une version V0, c'est d'ailleurs ce qu'indiquent le MESR, le CGI et l'ANR. Mais une fois encore, la réussite dépend de notre capacité à nous emparer    de cette superbe ambition, d'y afficher nos valeurs et les fondamentaux sur lesquels nous voulons nous appuyer. Une concertation large est donc nécessaire, ... elle a commencé.