L'analyse génétique TGV

 

 

Pouvoir séparer des fragments d'ADN selon leur taille est fondamental, car cela permet d'isoler certaines séquences intéressantes d'un génome afin de les utiliser ensuite pour faire du génie génétique. Problème : la technique classique, l'électrophorèse sur gel1, est lente et consomme beaucoup d'ADN. Aurélien Bancaud, chercheur au Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS) a peut-être trouvé la solution de manière fortuite. « Nous étions en train d'étudier comment des molécules d'ADN en solution circulaient dans un microtube. Nous avons appliqué un courant électrique pour stopper leur mouvement. Et nous avons vu les ADN migrer vers les parois du tube. Les plus grosses molécules se retrouvaient plus vite sur les bords et leur progression était d'autant plus ralentie. », explique le jeune chercheur, qui comprend qu'il peut ainsi rapidement concentrer et trier les séquences d'ADN.

 

Aurélien Bancaud entre alors en contact avec Toulouse Tech Transfer. La société d'accélération de transfert de technologies de Toulouse Midi-Pyrénées se charge des brevets et des études de marché, et convainc la société Picometrics Technologies, à Labège (Haute-Garonne), de développer le produit. « μLAS », un micro-laboratoire d’analyse et de séparation d’ADN, est né. Il s'avère rapide (10mn), et plus de 100 fois plus sensible que les outils du marché. Premier pas encourageant : la Société française de chimie décerne à Aurélien Bancaud le prix d’instrumentation en chimie physique le 1er février dernier. Picometrics Technologies devrait commercialiser un premier kit de séparation d'ADN cet été. Le jeune chercheur planche quant à lui sur un appareil plus autonome et plus fonctionnel.

 

Anne Debroise


1 L'électrophorèse sur gel consiste à faire migrer les séquences d'ADN sur un gel d'agarose (une sorte de sucre) en lui appliquant un courant électrique.